Retrouvez ici la version intégrale et la synthèse de cette étude !
Dans un contexte de polémiques autour d’une aviation abusivement qualifiée de « jets privés », les
principaux acteurs du transport aérien entendaient rétablir la réalité des faits et des chiffres
s’agissant de l’aviation générale et d’affaires. Aussi ont-ils mandaté le cabinet Arthur D. Little pour
conduire une étude sur l’aviation générale et d’affaires incluant le transport par hélicoptères
aujourd’hui en France.
Cette étude permet d’objectiver désormais la réalité économique et sociale de l’aviation générale et
d’affaires et de souligner de manière incontestable son rôle indispensable dans le désenclavement
et le développement des territoires et dans l’existence de la filière française de l’aéronautique et du
transport aérien.
Les principaux résultats de cette étude ont été présentés ce mardi 5 septembre, à l’occasion d’une
conférence de presse commune de la FNAM, de l’UAF, de l’EBAA, du GIPAG et du SNEH.
L’aviation générale et d’affaires en France est un écosystème complet composé de plus de 500
entreprises (en majeure partie des PME et TPE localisées sur l’ensemble du territoire) regroupant
près de 36 000 emplois directs et qui a généré en 2019 un chiffre d’affaires de 7,6 milliards d’euros.
L’aviation générale et d’affaires joue un rôle fondamental dans le développement économique et
social des territoires. Elle constitue non seulement un réservoir d’emplois et de compétences non
délocalisables directement ou indirectement lié à l’aviation mais impacte également l’ensemble du
développement économique et social des territoires. Elle permet par exemple de fixer en région des
centres de décision économique clefs comme les sièges de grandes entreprises ou de PME et ETI
à rayonnement national ou international.
L’aviation générale et d’affaires est aussi un moyen de transport alliant souplesse et rapidité. Elle
est donc parfaitement complémentaire des mobilités ferroviaires et routières pour relier efficacement
les territoires. Ainsi, plus de 75 % des vols de l’aviation de transport à la demande sont effectués
entre des villes sans liaison ferroviaire à grande vitesse rapide (inférieure à 3 heures 30) et sans
alternative par l’aviation de ligne régulière.
L’aviation générale et d’affaires est également une aviation utile. Le transport de personnes opère
près de 80% de ses vols pour des déplacements à motif professionnel. L’essentiel des heures de
vols réalisées pour le « travail aérien » le sont pour des motifs relatifs au service au public et à
l’intérêt général. L’aviation générale et d’affaires est ainsi mobilisée en premier lieu pour les
évacuations médicales, sanitaires et le secours aux personnes, puis pour la surveillance des
réseaux d’infrastructures critiques et la lutte contre les incendies. Elle constitue de plus un creuset
de l’aviation en contribuant largement à la formation des professionnels de l’aérien et notamment
les pilotes.
L’aviation générale et d’affaires ne représente enfin que 4,6% des émissions de CO2 de l’aviation
en France avec des émissions stables sur ces 10 dernières années. Elle sera de plus le premier
segment d’aviation à être décarboné avec les avions à motorisation électrique ou hybride et avec la
massification de l’usage des carburants aéronautiques durables.
Cette aviation doit donc être préservée et soutenue en raison de son rôle économique et social mais
aussi de ses potentialités immédiates de décarbonation.
Les acteurs du transport aérien appellent ainsi les pouvoirs publics à favoriser la décarbonation de
cette aviation en finançant massivement l’innovation et les nouvelles technologies décarbonées, en
garantissant l’accès aux carburants d’aviation durable ou à l’électricité verte par la mise en place
d’infrastructures de recharge ad hoc sur l’ensemble des aéroports et en soutenant financièrement
la conversion des aéronefs pour accélérer un rythme naturel de renouvellement relativement lent.
A moyen et long-terme, il s’agit aussi d’accompagner l’aviation générale et d’affaires par le maintien
des infrastructures nécessaires (aéroports, points de passages frontaliers, tours de contrôle aérien),
par la simplification de la réglementation et par la préservation de la « péréquation » économique
entre l’aviation régulière et l’aviation générale et d’affaires.
A l’issue de la présentation de l’étude :
Pascal de IZAGUIRRE, Président de la FNAM, a déclaré : « L’aviation générale et d’affaires
constitue un creuset de l’aviation en France et répond à des besoins spécifiques de mobilité (rapidité,
souplesse) des acteurs économiques auxquels les autres modes de transport ne peuvent répondre.
Cette aviation dispose d’une utilité incontestable et s’est engagée résolument dans la voie de la
décarbonation. Nous sommes en conséquence opposés à toute fiscalité supplémentaire sur ce
segment d’aviation alors qu’une taxation accrue a déjà été imposée dans la précédente loi de
finances ».
Thomas JUIN, Président de l’UAF, a déclaré : « Depuis quelques mois les avions d’affaires,
caricaturés sous le vocable de « jets privés », sont devenus un objet politique commode avec l’idée
qu’ils seraient principalement utilisés par des milliardaires pour rejoindre des destinations de rêve.
La réalité de l’aviation d’affaires est toute autre. Les aéroports d’aviation générale et d’affaires sont
un vecteur de développement économique et social des territoires en permettant la localisation d’ETI
ou de PME qui seraient sans cela parties ailleurs ».