Souvent méconnue ou mal comprise, l’aviation d’affaires française s’engage pourtant résolument pour un avenir plus durable. À travers une mobilisation collective et des actions concrètes, le secteur œuvre pour réduire son impact environnemental tout en continuant à jouer son rôle stratégique dans la connectivité des territoires et le développement économique.
Consciente de sa responsabilité environnementale, l’EBAA France mobilise l’ensemble de ses membres pour accompagner la décarbonation progressive du secteur. Loin des idées reçues, l’aviation d’affaires représente seulement 2 % des émissions CO₂ de l’aviation en France, soit 0,006 % des émissions de CO₂ mondiales (source : IPCC 2020). De plus, l’activité du transport à la demande est restée stable, voire en légère baisse depuis 15 ans, contrairement aux idées reçues.
Aujourd’hui, l’EBAA France défend une approche pragmatique et ambitieuse pour accélérer la réduction de l’empreinte carbone du secteur tout en soutenant son rôle économique essentiel.
Des actions concrètes
Parmi les principales initiatives engagées :
- Promotion des carburants d’aviation durables (SAF) : L’EBAA France encourage activement l’utilisation de carburants alternatifs pour réduire l’empreinte carbone des vols. A ce jour, bien que la réglementation actuelle impose une incorporation minimale de 2 %, certaines sociétés vont plus loin en achetant des volumes équivalents à une utilisation de 100 % de SAF Par ailleurs, lorsque ces carburants alternatifs sont disponibles aux aéroports français, des mélanges allant jusqu’à 50% sont déjà utilisés par les exploitants (ceci étant le seuil de mélange maximal autorisé actuellement sans modification technique des moteurs).
- Accompagnement de la flotte vers des technologies propres : L’association soutient l’accélération du renouvellement des aéronefs en promouvant la conversion vers des modèles plus économes en énergie, malgré la durée de vie opérationnelle élevée des appareils (30 à 40 ans).
- Développement des infrastructures adaptées : L’EBAA France travaille avec les aéroports pour accélérer l’électrification des zones de parking, de la voiture électrique au camion électrique en passant par l’installation de groupes électriques pour le démarrage des moteurs ou encore l’air conditionné dans l’appareil.
- Participation active aux dispositifs réglementaires : L’aviation d’affaires est pleinement engagée dans les mécanismes européens de réduction des émissions comme le système ETS (marché carbone) et le programme international CORSIA pour la compensation des émissions internationales de CO₂.
- Réduction de la pollution sonore : L’EBAA France est également engagé dans la transition vers une aviation silencieuse via l’adoption de solutions de réduction de bruit : nouvelles hélices d’avions, formes de pales des hélicoptères, moteurs d’avion électriques, réducteurs de bruit etc.
FOCUS | Le rôle clé des carburants d’aviation durables (SAF) Les carburants d’aviation durables (SAF) sont aujourd’hui reconnus comme le levier principal de décarbonation du transport aérien à court terme. Ils peuvent réduire jusqu’à 90 % des émissions CO₂ sur l’ensemble du cycle de vie par rapport au kérosène classique, selon la matière première et le procédé de fabrication utilisés. Ils sont compatibles avec les infrastructures existantes jusqu’à un taux d’incorporation de 50 %, au-delà duquel des adaptations techniques sont nécessaires. Deux grandes familles de SAF existent : Les SAF d’origine biologiques, produits à partir de déchets agricoles, huiles usagées ou microalgues. Les SAF de synthèse, produits par recombinaison de CO₂ et d’hydrogène décarboné. En France, une première obligation d’incorporation a été instaurée en 2022, portée à 1,5 % depuis janvier 2024. À l’échelle européenne, le règlement ReFuelEU Aviation – dont les objectifs sont partagés par l’EBAA France – prévoit des seuils d’incorporation progressifs : 2 % en 2025, 6 % en 2030, jusqu’à 70 % en 2050, avec une part minimale de SAF de synthèse dès 2030. Néanmoins, le développement des SAF pose plusieurs défis ! Leur coût élevé par rapport au kérosène fossile nécessite une réglementation mise en œuvre à l’échelle mondiale pour éviter toute distorsion de concurrence. Assurer un approvisionnement durable en matières premières (biomasse, électricité, CO₂) demandera d’importants investissements à long terme. Enfin, pour favoriser l’adoption des SAF par les opérateurs et les consommateurs, une harmonisation des règles au niveau international est indispensable. L’EBAA France a par ailleurs toujours appelé à un développement adapté aux spécificités de l’aviation d’affaires, notamment en ce qui concerne l’accès au SAF dans les aéroports régionaux. Le secteur défend une approche pragmatique : garantir l’accessibilité et la disponibilité des carburants durables pour tous les opérateurs, quels que soient leur taille ou leur modèle économique, tout en évitant une distorsion de concurrence au détriment des plus petits acteurs. Pour réussir la transition écologique de l’aviation d’affaires, il est essentiel que la réglementation européenne s’accompagne d’un soutien logistique et financier effectif, en particulier pour faciliter l’approvisionnement des plateformes régionales. |
Une fiscalité à revoir pour accompagner la transition écologique
Tout en acceptant de contribuer à l’effort national via de nouvelles contributions fiscales, l’EBAA France insiste sur la nécessité de flécher les recettes issues des taxes vers des projets concrets de décarbonation du secteur aérien, notamment le soutien à l’usage du SAF et aux nouvelles technologies.
Lors des discussions autour du projet de loi de finances (PLF) 2025, l’EBAA France s’est fermement mobilisée contre la hausse brutale et injustifiée de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA). Présentée sous couvert d’objectifs écologiques, cette mesure risque en réalité d’avoir l’effet inverse, en contraignant les compagnies à réduire leurs investissements en faveur de la transition environnementale pour absorber le surcoût fiscal. L’Association a également plaidé pour que les recettes générées par cette augmentation soient – a minima – spécifiquement affectées au financement de la transition écologique du secteur.
Si l’EBAA France regrette de ne pas avoir été entendue en 2024, elle continuera de porter ces propositions auprès des responsables politiques en 2025, convaincue que la transition écologique du secteur ne pourra se faire sans un soutien politique fort et ciblé.
Conclusion
Engagée, innovante et responsable, l’aviation d’affaires française trace la voie d’une mobilité plus durable. En investissant massivement dans les carburants d’avenir et en s’impliquant dans les grands chantiers nationaux comme européens, elle démontre que soutien aux acteurs économiques de terrain et transition écologique peuvent aller de pair.
Retrouvez notre premier article consacré aux vols sanitaires
et un deuxième article basé sur une vidéo-interview lors du dernier Salon du Bourget !